C'est tiré du roman de John Connolly (la proie des ombres) traduit de l'anglais par Jacques Martinache
Il...avait commencé au dernier barreau d'une usine d'abattage fournissant du poulet découpé aux fast-food, utilisant un tuyau d'arrosage pour nettoyer les sols du sang, des plumes et des morceaux de chair qui y adhéraient, ses journées remplies par des caquètements paniqués, par la cruauté des hommes travaillant sur la chaîne qui prenaient plaisir à torturer les poulets, à ajouter de la souffrance à leurs derniers instants en leur brisant ailes et pattes; par le grésillement du courant quand les bêtes, pendues la tête en bas à une chaîne roulante, étaient brièvement plongées dans une eau électrifiée, ce qui parfois ne suffisaient pas à les estourbir, car elles gigotaient tellement que leur tête demeurait souvent hors de l'eau et qu'elles étaient encore conscientes quand les machines à multiples lames leur tranchaient la gorge, leur corps tressautant lorsqu'une eau bouillante les déplumaient, les transformant en carcasses fumantes prêtes à être débitées en morceaux de la taille d'une bouchée qui, crus ou cuits, auraient quasiment le même goût, c'est-à-dire aucun.